Aux sources de la vie

Je me suis réveillé.

Dans le fleuve de l'oubli

Je me suis baigné.

Sur un lit de roses

je me suis reposé.

Les roses étant écloses

je m'y suis régalé.

Aux fontaines de l'espoir

je me suis ressourcé.

J'avais du mal à croire

a la fin de l'été.

Sur un bout de soleil

je me suis fait doré.

Et, par un goût de miel

je me suis délecté.

Aux ruisseaux du hasard

je m'y suis plongé.

Aux reflets d'un miroir

je me suis contemplé.

Sous les traits de l'enfance

je me suis découvert.

Et, sans conséquences

je me suis trouvé fier.

Aux murmures du vent

je me suis endormi.

Sans compter sur le temps

qui me fit tout petit.

J'ai eu peur du néant

je me suis donc enfui.

Rattrapé par un géant

qui venait de la nuit.

Il m'a donné du lait

je m'en suis rassasié

j'ai connu les bienfaits

d'un rêve exagéré.

Sous la voûte des cieux

je me suis vu pleurer.

Alors j'ai dit à Dieu

que je n'étais pas prêt.

Il m'a donné l'amour

j'en est voulu encore.

Sans tenir de discours

il m'a glacé le corps.

Sur un nuage blanc

il m'a fait voir l'univers.

Et moi, pauvre innocent

j'ai demandé la terre.

Alors, tout s'est éteind

je suis tombé de haut.

Le chaos me fut dépeind

comme un lieu sans échos !